La Grande Guerre 1914-1918

La Grande Guerre 1914-1918

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Germigny

«Vaillante cité, qui par les nombreux bombardements subis, ses souffrances et ses ruines, a bien mérité du Pays.»

(citation à l’ordre de l’armée et croix de guerre avec palme)

A partir de 1914 et pendant 4 ans, comme dans tous les villages situés à l’arrière du front, de nombreux  régiments viennent prendre du repos à Germigny. Les soldats peuvent aussi, à partir de la montagne, avoir un point de vue sur Reims et la ligne de front au loin. Quand c’est possible, Ils y soignent les chevaux sinon ils les enterrent dans la fosse des carnes située à la sortie du village en montant la montagne.

Puis, à partir du 27 mai 1918, notre secteur a subi l’offensive allemande jusqu’à la contre attaque des français à partir du 18 juillet libérant Germigny le 2 août 1918. (récit complet sur le site internet de la commune).

C’est au cours de cette période que notre village fut détruit à 88% laissant seulement 4 maisons à peu près habitables. Le bois qui domine les habitations comporte encore de nombreuses traces de tranchées et de trous d’obus. Pendant cette période, les habitants ont été évacués notamment à Faux-Fresnay dans le sud de la marne et à Vallière dans l’aube.

La guerre a mobilisé les hommes valides du village pour être incorporés dans différents régiments et 6 d’entre eux ne sont pas rentré : René Rafy 166ème RI, Louis Couet 25ème BC et Léon Couet 87ème RI frères jumeaux, Lucien Chaudrilliez 46ème RI, Edouard Mercier 35ème RI et Charles Lagauche 362ème RI.

D’autres sont revenus avec des souvenirs pas toujours racontables

: René Ronseaux 25ème RAC, Edouard Martin 94ème RI, Henri Lamblot Artillerie, Georges Ponsart Cavalerie …

Les femmes, si elles ne sont pas évacuées restent à la ferme ou participent à la l’effort de guerre comme Marguerite Chapotot infirmière à Muizon où elle rencontre sont futur mari Père Cantat blessé par deux balles reçues dans la même journée à des moments différents.

Mémoire de guerre

1917

26ème compagnie du 12ème escadron du train. Le 15 février, ordre de partir le 16 en trois trains, embarquement à Conty, débarquement à Epernay, cantonné le lendemain à Dizy Magenta (51) le surlendemain à Germigny, pays de 100 habitants.

A Germigny, c’était la Champagne , comme dans tous les pays de vin, les gens sont affables, causent librement, en un mot un bon accueil. Le pays est adossé à la montagne, il n’y a pas beaucoup de vigne et le vin se vend comme un troisième qualité pour le Champagne, cela ne vaut pas la montagne de Reims et les environs d’Epernay. J’ai vu et passé à Ay, Hautvillers , Damery, c’est superbe, c’est fait comme des jardins, comme installations de caves et celliers, c’est magnifique. Le Pays est clair, cela respire l’aisance et le propreté.

Travail à Germigny, la compagnie divisée en détachements de la 4°, 3° et seconde section, il ne reste à la Pc que les chevaux malades et les voitures inutilisables.  Une moitié de la première est partie également et ceux qui restent assurent le ravitaillement de la PC et quelques petits services à droite et à gauche.

128ème RI soldat Désalbres au retour d’une permission : Muizon, le 22 mai à 11 heures du soir, point terminus du train.

Des flancs du convoi s’échappe  un troupeau humain.

Silencieux il gagne lentement l’entrée du camp. Un coup de tampon au guichet et je suis fixé. La D. 1. est encore en lignes. Je dois rejoindre Germigny. Des groupes de permissionnaires s’interpellent et bientôt tout se fond dans la nuit.

Dépôt divisionnaire 3e D. 1. Germigny ?

Un territorial m’indique la direction à prendre et sur une route caillouteuse j’allonge un pas rapide. Avec moi je ramène un paquet destiné à un Réolais, ancien camarade de l’école libre, Haribey 2e Cie.

Derrière moi une voix m’interpelle :

-Hé ! le mec de la régulière ! où que tu vas ?

–  Germigny.

-Tends un peu. On va faire route ensemble.

C’est un joyeux du 3e Bataillon d’Afrique, équipement complet qui rejoint son unité.

La nuit est chaude ; d’une crête on aperçoit les fusées qui s’élèvent vacillantes. A nos pieds une vallée sillonnée d’éclairs.

Nous avançons à deux sans parler, la tête vide. Ces retours de permissions sont toujours pénibles.

Voici un carrefour. Le poteau indicateur est indéchiffrable. Quelle direction prendre.? D’une maison une petite lueur perce les ténèbres.

-Y’a un mec, ça colle, me dit le Joyeux. .

-Hé vieux ! où c’est-y Germigny ? Y a cor loin ?

Une ombre s’avance. Une grenade blanche sur un casque. C’est un gendarme.

-Qui êtes-vous ?

-Ça va, riposte le Joyeux, subitement énervé, à la vue du gendarme, dis-nous où perche Germigny et fous-nous la paix

Pour éviter du grabuge j’ajoute :  » Permissionnaires « , et le gendarme sans insister nous indique la direction à prendre.

Aux premières maisons le bat’ d’af. me quitte et à tâtons, je pousse une porte, j’appelle et m’écroule de fatigue sur la poussière végétale.

1918

Le bataillon Jacquet du 65ème RI, réserve de division d’infanterie, est alerté le 28 et engagé aussitôt sur le plateau de Germigny. Pendant toute une journée, il lutte désespérément contre un ennemi très supérieur en nombre et formidablement armé. Presque encerclé, il se défend âprement, pied à pied, les officiers et la troupe se faisant tuer sur place; et, bien qu’ayant perdu la moitié de son effectif, le bataillon réussit à contenir la poussée allemande.

Faits d’armes individuels

Le caporal Boisset, de la 1ère compagnie de mitrailleuses.

Sur le plateau de Germigny, le 30 mai 1918… C’est la grande poussée allemande. Boisset est en position avancée avec sa mitrailleuse, et prend de flanc sous son tir les vagues des assaillants. Soudain des groupes ennemis apparaissent derrière lui. Va-t-il être pris?… Chargeant sa pièce sur l’épaule, il bondit à travers la fumée des grenades qui, déjà, éclatent autour de lui, se dégage en courant, et, quelques mètres plus loin, remettant sa pièce en batterie, reprend son tir avec un sang-froid admirable.

Les commémorations et manifestations prévues :

Novembre 2015: Salle de classe de l’ancienne école rue de la montagne : Exposition  « les années 14-18 à Germigny » Présentation de récits, de photos, d’objets en relations avec cette période.

2015-2016-2017-2018 : Une partie de l’exposition sera installée dans la mairie et visible aux heures d’ouverture du secrétariat.

Semaine des 29/30/31 mai 2018, novembre 2018 : Commémoration des combats qui aboutir à la destruction de notre village. Hommage à nos morts pour la France.

Les liens:

«Les combats dans le secteur de la Cote 240, au sud de Reims, en 1918» Randonnée commentée à partir de la coopérative de Germigny Janvry par JC Carnoye :

Livre de référence: « La cote 240, vallée de la vesle – vallée de l’ardre» par JC Carnoye